Bonsoir,
Merci du signalement.
Je n'y ai guère appris de nouveau, car ces histoires nous ramènent bien en arrière : notre premier contact avait eu lieu à la suite d'une pétition "Antiritaline" ; et encore plus loin, à l'antipsychiatrie des années ' 60 - et à tout le dommage que celle-ci a causé à la psychiatrie, psychanalyse incluse - je ne pense pas que vous m'en voudrez d'inclure celle-ci dans celle-la - et surtout aux malades mentaux eux-mêmes
Tonner contre les "mensonges psychiatriques" ramène en effet à l'antipsychiatrie. Critiquer globalement l'usage de la Ritaline et éventuellement d'autres amphétaminiques en thérapeutique psychiatrique, pour la raison notamment que ces médicaments peuvent être addictifs, est équivalent à vouloir interdire l'usage des morphiniques dans leurs indications thérapeutiques propres ; ç'a été presque le cas pour ces derniers, du moins en France - combien de souffrances cela a-t-il causé - et on n'en est revenu que récemment. Tout dépend tout d'abord d'un diagnostic correct, et ensuite d'une indication thérapeutique soigneusement pesée : vous savez que ce n'est pas moi qui soutiendrai les catégorisations automatiques du DSM ; un diagnostic (et un suivi thérapeutique), c'est autre chose, qui dépend en particulier de la relation médecin-malade.
Cordialement,
J*** F*** F***
M'écrit G.Y.
"Bien, les argumentations de Jean-François Foncin sont très faibles.
Mais y-a-t'il une autre question, que j'ai vecu en première personne avec la femme, mère de mon fils, 11 ans, diagnostiqué schizophrène "affective" dès ses 20 ans.
Elle est une artiste, ell'aime la peinture, la restauration d'anciennes oeuvres, elle aime la matière, et les "substances"
ainsi, bien que nous avons commencé notre histoire et désiré un fils, dans une periode dans la quelle elle réfusait tous les thérapeutiques pharmacologiques, et donc elle "pouvait" bien vivre et agir et désirer sans aucune 'substance", quand, quelques ans après, les "voix" ont dévenues trop insupportables pour elle, elle ne si limita à se laisser prescrire des "nouveaux" antipsychotiques, mais elle ne croyait qu'en eux, elle ne croyait qu'en la leur puissance, en quant "substances", thérapeutiques.
Et quand, 10 ans après, ceux antipsychotiques l'amenèrent très près de sa mort, par une embolie pulmonaire, elle retomba comme au debout de sa "maladie mentale", incapable de reprendre à vivre avec nous, moi et mon fils, et nous sommes arrivés à nous arrendre au "fait", à la "necessité" de nous séparer.
Donc, j'y vois une complicité entre la croyance de cette femme, et de beaucoup de schizoprènes, en la "matière", en la "substance", et les mensongères thérapeutiques pharmacologiques de la psychiatrie."
1 commento:
oui, on sent beaucoup de souffrance chez ce professeur... je crois que l'antipsychiatrie n'a jamais été contre la psychiatrie mais contre l'abus de la psychiatrie. elle ne dénigre pas l'intention de soigner, elle dénigre les méthodes et son incapacité à évoluer sans se préoccuper sans cesse d'enjeux politico économiques...
je trouve dommage de mener une guerre lorsqu'on parle d'être humains en souffrance.
pour moi la psychiatrie manque cruellement de discernement. il n'y a qu'à voir ce fameux DMS justement, cette bible dont le nombre d'items a considérablement augmenté en 20 ans (il me semble, des années 80 à 2000). de nouvelles maladies mentales dit-on... mais j'ai la nette impression que la souffrance même sera une maladie mentale à ce train. alors que certains sont en perdition totale effectivement et ont un besoin réel d'être pris en charge, et pas que par le moyen de la camisole chimique, d'autres se voient affublés d'un trouble et sont totalement déresponsabilisés...
et il y a ce prodigieux paradoxe entre la volonté de faire cesser la discrimination envers les malades mentaux et l'encouragement implicite à se réfugier derrière la maladie mentale. et j'ai tellement pu observé ce phénomène chez des gens. et pourtant je prends les troubles au sérieux. il ne s'agit pas de dire que les gens font du cinéma, ce n'est pas le cas. mais la tendance à refuser d'entrer dans la vie est de plus en plus fréquente pour beaucoup. et ayant eu des épisodes dépressifs moi même, je peux dire que c'est un refus total de converger vers l'action. bien qu'ayant la réelle sensation de vide et d'absence de volonté. c'est qu'inconsciemment on ne veut pas tout bonnement. et aucun antidépresseur ne peut se substituer à la conviction que la vie suit son cours quoiqu'il arrive. on choisit le néant plutôt que la difficulté. comme si l'être humain avait désappris la lutte pour la survie. il y a une défficience c'est certain, mais pas celle que l'on croit.
pour moi, plus le temps passe et plus le nombre de représentations et de croyances augmente, ne serait ce qu'avec le mass media, et plus on emploi de force pour contenir ce tas d'idéaux ou de principes contre notre nature. mais cette force a une limite, d'ou peut etre nos fantasmes de super héros, et le barrage cède, d'où cette décadence.
la psychiatrie est aussi une institution qui contribue à ajouter des croyances. pour ceux dont le barrage a cédé, ne laissant qu'un système de conditionnement brumeux au travers duquel s'insère parfois notre inconscient, la conscience réelle que l'on brime, c'est un paysage chaotique parfois électrique qui s'installe. et par le moyen de la médication, on va leur permettre de reconstruire cette stèle du conditionnement au lieu de leur exposer bien d'autres manières de penser, d'agir etc. "vous êtes en dépression et nous allons vous aider à guérir" voilà qui est acquis. avec un médicament, vous serez en mesure de reconstruire une vie bien conforme à ce que la société demande. car la phrase qui revient inlassablement dans la bouche de tous les malades mentaux capables de voir le monde extérieur à leur trouble c'est "je voudrais vivre une vie normale". et la vie normale, c'est se conformer aux groupes dans le travail et dans la vie sociale.
il n'y a qu'à considérer la réaction des gens lorsque je leur dis que pour moi le travail est secondaire, ce qui compte c'est considérer l'étendue de la vie, la force de la nature dans laquelle nous nous inscrivons sans forcément intégrer un groupe, car j'aime être seule etc. rien que cela paraît déviant. je ne suis certes pas la seule. d'ailleurs je me demande si la dépression ne s'installe pas plus chez des personnalités conformes...
tout cela pour dire qu'il y a un mot d'ordre, être beau, travailler, se marier, avoir des enfants, ne pas mourir. oui la mort constitue un traumatisme générateur de dépression longue durée. la dépression est une réaction normale a priori, une étape dans le deuil. mais je connais des gens qui vivent dans le déni de la mort. depuis quand l'être humain ne considère plus la mort comme un évènement de la vie. je crois qu'au lieu de droguer les gens on ferait mieux de leur expliquer qu'ils doivent s'adapter et accepter. cela, l'homme ne sait plus le faire non plus.
autant nous sommes très intelligents au point d'inventer des concepts et des techniques révolutionnaires, autant nous avons perdu des acquis ou des réflexes normalement innés.
l'homme est perdu parce qu'il ne sait plus qui il est. il se perd dans la technique, la robotique mais il ne sait plus qu'il n'est qu'un homme. (vous comprendrez "Homme" bien sûr)
les exigences sociétales et la techniques sont bien trop rapides et confuses pour l'esprit humain qui, paradoxalement, s'en entiche comme s'il s'agissait du graal, sans prendre aucun recul.
des gens sont soumis aux ambitions d'autres gens... à part une pluie de météorites, je ne vois pas ce qui pourrait remettre l'être humain à sa place. il ne s'arrête pour revoir ses aspirations que face à une entité supérieure qui lui rabattra son caquet ou lui dira quoi faire. même les schizophrènes s'en inventent. autant ils ressentent le monde véritable, torturé et mensonger, autant ils sont les premiers à matérialiser le désir profond de chacun d'être supplanté et dirigé, le désir de se déresponsabilisé. "c'est pas moi c'est l'autre". (enfin chacun, presque...)
l'esprit a vu la vierge pleuré et puis l'esprit a entendu un démon lui demander de d'agir contre sa volonté. la psychiatrie ne dit pas au schizophrène que c'est sa volonté de frapper par exemple, elle lui dit qu'il délire et que les voix ne sont pas réelles. n'ont-ils jamais réfléchi qu'ils allaient dans le sens du schizophrène bien qu'ils croient le contraire. le schizo cherche l'opposition et un guide à la fois. on ne le met jamais face à ses responsabilités. peut être deviendrait il fou pour de bon remarquez...
ce que je vois en lisant le texte de ce professeur, c'est qu'il parle de l'antipsychiatrie comme un chrétien parlerait du diable. le diable est une invention qui permet davantage de contrôler les gens. le fait même de diaboliser une personne justifie nos pensées et nous permet de ne jamais les remettre en question. si diable il y a c'est que l'on s'est égaré, reprenons le bon chemin.
son discours est celui de bien d'autres. transparait la peur de s'égarer, l'attachement à une croyance, à une conviction qu'on ne peut mettre de côté sans chambouler toute sa vie. douter de l'existence de dieu est une véritable torture mentale pour un chrétien. c'est pourquoi il répète ses prières, seul ou en groupe, des mots qui s'échappent dans l'air et qui enveloppent les esprit hypnotisés par la gloire de dieu.
le psychiatre est un bon chrétien.
Floriane
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